Mes deux premières semaines de stage à ASVELIS, Hanoï
J'ai fini ma deuxième semaine de stage à ASVELIS, et le travail est intéressant et varié. Mais qu'est ce qu'ASVELIS vous demandez vous ? ASVELIS (Asian Veterinary and Livestock Services) est une jeune entreprise franco-vietnamienne de prestation de service en santé animale et en élevage en Asie du Sud Est. Elle a été lancée par Patrice Gautier, vétérinaire français et sa femme Mai Pham Thi Tuyet en 2007, avec une branche à Hanoï au Vietnam, et une à Bangkok en Thaïlande. Elle regroupe une équipe de 25 personnes (vétérinaires et autres professions) et 7 nationalités (vietnamien, français, thaïlandais, birman, danois, néozélandais, allemand). La société fait des consultations et produit des services pour le développement agricole rural dans plusieurs régions d’Asie du Sud-est, en volailles, porcs et ruminants.
ASVELIS possède également une clinique pour petits animaux de compagnie à Hanoï. J'y ai passé le lundi, mardi et jeudi de ma première semaine. La clientèle est composée à 90% d'expatriés, et de seulement 10% de vietnamiens. Elle emploie 2 vétérinaires vietnamiennes à temps plein et une vétérinaire danoise à temps partiel. Elle propose un service de toilettage, un service de pet sitting et un pet shop en plus de l'activité clinique. Il y a en moyenne 4 à 5 consultations par jour. La clinique est bien mieux pensée et organisée que les cliniques vietnamiennes que j'ai pu visiter. Il faut préciser qu'au Vietnam, ils mangent du chien. « Thit Cho » ou « viande de chien » est une viande qui est appréciée et proposée dans de nombreux restaurants. Les chiens sont donc encore très peu vu comme des animaux de compagnie par les vietnamiens. La plupart du temps, ils sont considérés comme des animaux de production et traités comme tel.
Voici quelques photos :
La clinique a une salle de consultation, une salle de chirurgie, une salle pour le toilettage. Elle est propre et rangée, sur un seul niveau et s'occupe avec sérieux des animaux qui lui sont confiés, ce qui n'est pas le cas de toutes les cliniques.
La clinique pour pet d'Asvelis rencontre des problèmes pour s'approvisionner en certains médicaments, qui ne sont pas autorisés au Vietnam (exemple de la kétamine, du propofol, des anti-inflammatoires non stéroïdiens...), et en matériel (anesthésie gazeuse..).
ASVELIS
participe aussi à des projets de développement. Le mercredi je me
suis rendue avec Bi et Dien dans les provinces de Thai Nguyen et Bac
Giang pour suivre le projet STOP AI Vietnam (avian influenza) financé
par USAID. Ce projet a pour but de produire de façon continue et
stable, des poulets fermiers élevés traditionnellement en plein
air, respectant les bonnes pratiques d'élevage et les bonnes
pratiques d'abattage. Ceci permettant de garantir aux consommateurs
un produit de bonne qualité gustative et de bonne qualité
sanitaire.
Nous sommes d'abord allés chercher des poussins d'un jour : 700 poussins à répartir entre Mme Tham (500 poussins) et un éleveur de la filière Luong Vang (200 poussins).
Ci dessous : transport des poussins, et arrivée des poussins dans leur ferme.
Nous avons rendu visite à un certain nombre d'éleveurs faisant partie du projet, pour s'assurer que cela se passait bien et contrôler le BRB (batch record book) ou livre d'élevage, sur lequel l'éleveur inscrit tous les événements importants (traitement, vaccination, mortalité, vente,... ). Nous nous sommes aussi arrêtés sur les abattoirs en construction. Ces abattoirs permettront de réduire le nombre d'acteurs entre éleveurs et consommateurs, et sont construits sous les conseils de vétérinaires.
Ce projet est très intéressant. La semaine prochaine je devrai aller dans le sud sur Ho Chi Minh pour y travailler un peu plus.
Le vendredi de ma première semaine, je suis allée avec Alexis, vétérinaire français employé à ASVELIS comme conseiller technique et Camilla vétérinaire danoise employée par ASVELIS pour la clinique petits animaux mais qui a de l'expérience en bovine, à Tuyen Quang sur une ferme de 650 laitières Holstein. ASVELIS y est employée pour donner son expertise vétérinaire, encadrer l'équipe de vétérinaires vietnamiens travaillant sur la ferme et donner des conseils techniques. La ferme a quelques problèmes de mammites avec des taux cellulaires élevés dans le lait. Nous avons donc commencé par observer la traite. Puis nous avons effectué des suivis de reproduction : on confrontait les résultats de nos palpations transrectales et les traitements proposés à ceux des vétérinaires vietnamiens. L'interprète n'étant pas excellent, l'exercice a duré longtemps, et il n'est pas facile de convaincre les vétérinaires vietnamiens de la ferme quand on n'est pas d'accord avec eux. Nous avons terminé la journée par les vaches malades : une péricardite traumatique, avec le bruit d'auscultation typique (« le cœur qui bat dans de l'eau »), une caillette qui avait déjà été opérée mais récidivait (on ne l'a pas réopérée, elle était dans un trop mauvais état), une vache qui s'était blessée sur le dos... Nous avons aussi appris aux vétérinaires vietnamiens de la ferme à faire des intra-veineuses. En effet, tous les traitements se faisaient en local ou en intramusculaire.
Voici quelques photos de la ferme :
Ma deuxième semaine, je suis allée dans la province de Socson et ai participé au projet de recherche du CIRAD sur la grippe porcine. Nous avons pris des échantillons de sang et des écouvillons sur des porcs et des poulets dans des fermes alentours. Nous partions le matin à mobylette : sur la mienne nous étions deux, et je tenais entre nous une énorme glacière dans laquelle nous mettions les échantillons collectés. Les routes n'étant pas toujours en très bon état, c'était assez sportif. Nous faisions en moyenne 7 fermes par jour, et on prenait 10 échantillons de porc et 10 échantillons de volaille, quand cela était possible.
Le
travail avec les cochons était assez bruyant et physique. Surtout
qu'il a fait assez chaud pendant la semaine : entre 24 et 30°C...
Heureusement les repas du midi permettaient de recharger les
batteries.
Les soirs je suis restée sur Socson, avec l'équipe vietnamienne avec laquelle je prenais les échantillons. Ils étaient très sympas et on fait des efforts pour essayer de communiquer avec moi. Ils ont aussi essayé de me faire découvrir certains plats. J'ai essayé de goûter à tout, mais j'ai déclaré forfait sur les pattes de poulet...
Le vendredi je suis allée visiter l'université vétérinaire de Hanoï. Je vous en parlerai prochainement...