Université vétérinaire de Saint-Hyacinthe
Vendredi 2 octobre, l'Université Vétérinaire de Saint-Hyacinthe organisait "la grande visite", journée de visite de l'université pour les anciens diplômés. On m'a permis à titre exceptionnel d'y participer.
Au programme : une conférence sur la recherche à la faculté, qui se diversifie et s'intensifie, puis visite de l'hôpital des animaux de compagnie, visite de l'hôpital équin, conférence sur la formation actuelle délivrée à Saint-Hyacinthe et enfin visite de l'hôpital des animaux de la ferme.
Cette journée tombait à point nommé pour ma thèse, et je suis très reconnaissante à Louise Pinsonneault d'avoir fait son possible pour m'y inscrire.
Pour garder son agrément par l'AVMA, la faculté a subi de grands changements et des rénovations importantes ces dernières années. Entre 2000 et 2009, le CHUV (centre hospitalier de l'université vétérinaire) a vu sa superficie passer de 3632 m² à 12969 m² ! C'est donc dans des locaux flambant neufs que les canadiens francophones sont formés en médecine vétérinaire.
L'hôpital pour les animaux de compagnie :
Nous avons commencé par la clinique de pratique générale. C'est une rotation obligatoire pour les étudiants. Dans ce service travaillent 4 vétérinaires, 3 techniciens, 1 animalier, 1 interne et 4 à 6 étudiants. L'idée est d'offrir aux étudiants le reflet de ce qui se passe dans une clinique privée de pratique générale. Le service possède ses salles de consultation, sa salle de chirurgie avec sa salle de préparation, sa chatterie, son chenil, son laboratoire... Il y a une salle de traitement, qui est centrale, de laquelle on peut tout voir.
La moitié des consultations environ correspond à de la médecine préventive, l'autre moitié est composée de boiteries, problèmes dermatologiques... Il y a 15 à 20 chirurgies par semaine. Elles sont réalisées par les étudiants. Les ¾ sont des chirurgies de routine (castration, stérilisation, dégriffage), le ¼ qui reste est fait de pyomètres, masses...
Ci-dessous la salle de traitement de la clinique de pratique générale, la salle de préparation et le chenil.
Nous avons ensuite visité la clinique des animaux exotiques. Là encore, le service est indépendant et possède une salle de traitement centrale, sa salle de chrirurgie avec sa salle de préparation, ses salles de consultation, deux salles d'hospitalisation : une à 28°C et une à température ambiante, avec tous les types de cages nécessaires aux hospitalisations de n'importe quelle espèce. Les espèces traitées sont très variées (cochons vietnamiens, invertébrés, poissons, reptiles, petits mammifères, camélidés....); avec en moyenne 5 consultations par jour, les étudiants sont exposés à un certain nombre de cas.
Ci-dessous examen clinique d'un lapin dans la salle de traitement avec l'étudiante
(Marie-Cécile !!!!!) l'interne et la résidente, une salle de consultation NAC,
et Marie-Cécile avec l'interne qui soignent un petit duc dans la clinique des
oiseaux de proie :
La visite a continué avec le service de chirurgie pour les animaux de compagnie.
Le service a été bien réfléchi, pour être le plus fonctionnel possible. Il y a
différentes salles de chirurgies, dont une plombée pour faire tout ce qui est
fluoroscopie. La salle d'électrodiagnostic, pour les EMG et les PEA... est
isolée électriquement, pour éviter toute interférence. Une salle de "grief
counseling" est également disponible, pour les propriétaires choqués, dans
laquelle ils peuvent se recueillir et reprendre leurs esprits.
Ci dessous, la salle d'anesthésie, la salle de dentisterie et la salle "grief counseling"
Le service d'urgentologie a aussi été bien pensé. Les soins intensifs sont au centre, et tout autour on trouve les soins continus. Entre les deux, des vitres permettent de garder un oeil sur tous les animaux hospitalisés. Des caméras filment les animaux hospitalisés aux contagieux. A portée de la table de réanimation, on a tout ce qu'il faut pour réanimer un animal (cathéters, perfusions, oxygène...). Ils ont leur appareil d'échographie pour les échographies d'urgence. Ils peuvent faire aussi des dialyses, des transfusions. Ils ont des animaux donneurs de sang à la faculté (chien et chat), qui après une carrière de 3 à 5 ans peuvent être adoptés par des étudiants.
A ce jour, le service est très souvent plein : il faudrait penser à l'agrandir.
Ci-dessous : vidéo des cages des contagieux, table de réanimation, avec à l'arrière les vitres donnant sur les soins continus et liste des donneurs de sang.
Le service d'imagerie de l'Université Vétérinaire de Saint-Hyacinthe est très équipé et très complet : scanner, IRM, échographe, appareil à radiographie. Tous ces examens peuvent être réalisés aussi bien sur les petits animaux de compagnie, que sur les chevaux ou les bovins. Ils ont gardé un vieil appareil à radiographie, avec développeuse à bains, pour familiariser les étudiants au matériel auquel ils pourront être exposés en clinique privée.
Ci-dessous le scanner, l'appareil à radiographie grands animaux et les consoles de lecture des radiographies.
L'hôpital équin :
Les étudiants passent obligatoirement 4 semaines dans le secteur équin : 1 semaine en ambulatoire, 1 semaine en chirurgie, 1 semaine en boiterie, 1 semaine en médecine.
L'hôpital possède 3 salles de chirugies, dont une pour tout ce qui est coliques, et une pour les problèmes orthopédiques dans laquelle sont réalisées les arthroscopies. Il possède également un tapis de marche et dans l'hôpital a été conçu un grand couloir pour pouvoir observer les boiteries.
Un espace à part, avec trois box, permet d'hospitaliser les contagieux.Comme pour les carnivores, un système de caméra permet de les surveiller. Il existe aussi des box pour les soins intensifs, séparés par une salle de traitement. D'un côté les adultes, de l'autre les poulains.
L'hôpital équin a des accès directs sur les salles de radiographie, de scanner et d'IRM.
Ci dessous : salle d'hydrothérapie, salle d'induction : y sont réalisées les anesthésies générales des chevaux, box des chevaux, salle de traitement des soins intensifs, le couloir pour voir les boiteries.
Hôpital pour les animaux de la ferme :
On y trouve principalement des bovins: quelques bovins allaitants, mais surtout des bovins laitiers.
Les animaux traités sont des animaux de valeur. Leur prix peut atteindre 6 chiffres. Il y a environ 1000 vaches hospitalisées par an. Quand une vache laitière arrive à Saint Hyacinthe, elle passe dans une des deux salles d'admission et d'examen. De là elle sera aiguillée vers l'hospitalisation, la chirurgie, les contagieux ou alors vers l'autopsie. L'hôpital possède ses salles de chirurgie et ses salles d'induction. La grande spécialité de Saint-Hyacinthe en bovine sont les vaches à terre, c'est à dire les vaches qui refusent de se lever, après un vêlage par exemple. Pour les traiter, ils possèdent deux piscines, dans lesquelles les bovins restent la journée, entre les traites. Elles y sont plus légères, ce qui les motive à essayer de se lever.
Le service possède aussi une clinique ambulatoire. Elle utilise 7 véhicules, complètement équipés, dans lesquels embarquent 3 étudiants. Ils réalisent 3500 visites par an, dont environ 1000 suivis de troupeau.
Ci dessous le travail pour les bovins allaitants : celui ci tourne à 180°C pour les chirurgies abdominales, la vache étant alors sur le dos. On peut aussi le tourner à 90°C pour faire des pattes.
Ci dessous, travail pour les chirurgies réalisées debout, par exemple par
laparoscopie, piscine pour les vaches à terre, véhicule de la clinique
ambulante et bovin hospitalisé, sous fluidothérapie.
Cette visite était très intéressante. J'ai été vraiment épatée par les équipements de l'Université Vétérinaire de Saint-Hyacinthe.