L'enseignement vétérinaire en Bolivie
Pendant ma deuxième semaine, j'ai aussi eu l'occasion de visiter les universités vétérinaires publiques de Santa Cruz (UAGRM : universidad Autonoma Gabriel René Moreno) et de La Paz (UPEA : universidad publica y autonoma de El Alto).
Ci dessus l'université vétérinaire de Santa Cruz, et son hôpital pour petits animaux.
Voici l'hôpital pour petits animaux de l'université vétérinaire de La Paz. C'est un hôpital provisoire en attendant la construction d'un hôpital plus grand et plus moderne.
En Bolivie il y a 11 écoles vétérinaires en tout, 4 publiques et 7 privées. L'entrée dans les écoles publiques se fait sur examen, après un semestre de cours pré-universitaires. Pour Santa Cruz, il y a aujourd'hui environ 150 places pour 1000 candidats. Les études vétérinaires se font en 5 ans, et les années sont divisées en semestres, avec deux promotions par an. Chaque semestre comporte au début 50 étudiants. Au fur et à mesure que l'on se rapproche du 10ème semestre, le nombre d'étudiants diminue. Certains abandonnent, d'autres redoublent, certaines tombent enceintes. Les étudiants voient la théorie dans les premiers semestres. A partir du 5ème semestre, il commence à y avoir un peu de pratique, avec des visites d'élevages. Puis les semestres deviennent de plus en plus pratiques avec des études de cas clinique, l'apprentissage des techniques chirurgicales..
Le 10ème semestre est consacré uniquement à la pratique.
L'université vétérinaire publique de La Paz est récente, elle n'a que 9 ans. Elle est dans un complexe universitaire. On y trouve aussi l'université de médecine, d'architecture ou encore d'agronomie. Elle possède un site pour les animaux de rente à 5km. Elle se trouve à 4000 m d'altitude, sur l'altiplano et est spécialisée dans les camélidés : lama et alpaga, et dans les bovins laitiers. La médecine des animaux de compagnie y est encore assez limitée : le matériel est sommaire. Pour une fracture les propriétaires ont plutôt recours à l'euthanasie, qu'à une radiographie.
Ci dessous : la salle de consultation dans l'hôpital pour petits animaux, le laboratoire vétérinaire où des étudiantes sont en train de faire des coprologies sur des fèces d'alpaca, et l'appareil radiographique de l'école. Il n'y avait pas de liquide dans les bains de la développeuse de radios.
L'école vétérinaire de Santa Cruz, plus ancienne, a plus de moyens. L'hôpital pour petits animaux est bien développé. Ils ont un service de consultation qui tourne bien et reçoivent aussi des cas référés par les vétérinaires, car ils sont mieux équipés. Ce sont les étudiants qui prennent en charge les consultations. Ils sont encadrés par des professeurs et des étudiants de semestre plus avancé.
Ci dessous une des salles de consultation, la salle d'échographie et la salle de radiographie.
Le laboratoire de l'université est bien équipé. Ils font de l'hématologie, de la coprologie et des sérologies. Un deuxième laboratoire, sponsorisé par le Japon, réalise des sérologies, des cultures cellulaires, de l'immunofluorescence et de la PCR. C'est un centre de recherche sur la rage.
Les japonais sponsorisent aussi la fourrière municipale, rattachée à l'université. Les chiens qui sont ramassés en ville ont trois jours pour être réclamés par leur propriétaire. Passé ce delai, ils deviennent la propriété de l'école.
Sandra m'a raconté que lorsqu'elle était étudiante (elle est sortie en 1994), pour l'apprentissage des techniques chirurgicales, ils étaient 5 étudiants par chien. Chaque groupe devait pratiquer 5 opérations sur celui ci : opération sur l'oeil, splénectomie, nephrectomie, amputation... Le chien devait survivre tout le mois, sinon les étudiants ne validaient pas leur semestre. A la fin du mois, il était euthanasié et autopsié, pour vérifier le post-opératoire. Depuis, les sociétés de protection animale ont fait interdire ces pratiques.
L'Université vétérinaire de Santa Cruz possède aussi plusieurs centres pour les animaux de production : pour les bovins, pour l'aviculture, en pisciculture, pour les porcs et pour les ovins,caprins. Ils ont aussi un centre d'insémination artificielle, transplantation embryonnaire et fécondation in vitro pour les bovins de haute valeur génétique.
Dans l'université une nouvelle aile est en construction : de nouveaux amphithéâtres et des installations pour l'anatomie et l'autopsie ainsi qu'un nouvel hôpital pour les petits animaux. Ils travaillent à obtenir l'accréditation Mercosur (pour les pays d'Amérique du Sud). Ils ont dû investir dans la bibliothèque, dans l'informatique, dans les salles de cours... .
La faculté vétérinaire propose aussi des formations post-universitaires : maitrises en santé animale, en productions animales, en aviculture, spécialisation en petits animaux, diplôme en nutrition des bovins laitiers..
Ces deux visites étaient très intéressantes. Je remercie les directeurs : Rolando Lopez Cabezas et Jaime F. Cahuana et le Dr et Professeur Ibanez, pour leur accueil, leur gentillesse et leurs explications.